Une semaine en compagnie d’Alex Cousseau. Une semaine de sourires, de questions, de découvertes, d’étonnements….
8 classes visitées, avec tellement d’yeux qui brillent dedans !
Alex… Si disponible et attentif à chacun ! Il a tant partagé avec les mômes. De sa besace, il a sorti plein de trésors. Ses carnets de notes, ses petits livres-maquette. Sa toute première histoire aussi.
Et même Dorothée la chaussette ! Si ! Dorothée en vrai ! Avec la petite histoire qui va avec…
Il leur a lu des histoires. Il leur a offert des textes qui n’existent plus ou pas encore en librairie.
Il leur a raconté comment étaient nées certaines histoires. Tissées de petits bouts de souvenirs. De rêves. De tant observer ce qui l’entoure.
Il a pris du temps. Pour répondre à chaque question. Pour expliquer, encore et encore.
La sonnerie est souvent passée inaperçue. C’est dire si c’était bien !
J’observais, en retrait, spectatrice d’un moment rare et précieux. Souvent, j’ai eu des frissons. Des larmes aux yeux aussi. Parce qu’il se passait des trucs, importants. Des trucs qui vont rester longtemps dans le cœur des enfants.
Il y a eu des questions et des réflexions. J’en ai cueillies dans l’instant pour m’en souvenir longtemps. Florilège :
Un garçon qui écoute attentivement Alex leur parler de son travail et qui s’exclame en fin de rencontre : « Mais en fait ! T’aurais pu faire poète ! » (ah ben oui…en fait….)
Alex « Vous savez ce que c’est un narrateur ? » Un môme « Celui qui explique tout ce que les personnages parlent pas ! »
Quand Alex demande à une classe ce qui les effrayait petits, il y a eu cette si jolie réponse : « Moi quand j’étais petite, j’avais peur que tout le monde parlait vite sauf moi »
Quand il leur a demandé ce qu’ils avaient envie de faire plus tard, une demoiselle s’est exclamée : « écrivaine, confiseur ou ostéopathe ! » L’âge merveilleux des grandes hésitations…. Elle était d’ailleurs dans la même classe qu’un futur directeur financier. Tout de même…
Et puis il y a eu aussi :
« ça doit venir du cœur pour écrire une histoire. »
« Tu sais, depuis qu’on a vu Thomas Scotto l’année passée, j’ai commencé à écrire des histoires dans un gros cahier. »
A propos de son livre « Dans moi » (illustré par Kitty Crowther, chez MeMo)
« J’ai adoré ! Je sais pas pourquoi mais j’ai adoré ! »
« Dans notre corps on a un foie, des os et des sentiments »
« Cette histoire elle était un peu spéciale… Pas comme les autres… »
Et puis les enfants avaient préparé de belles surprises ! On se souviendra par exemple longtemps de la bande de moustachus du bord de la rivière. Ou de cette fantastique pièce de théâtre toute en histoires d’ours.
Il y a eu cette enfant aussi. Submergée par l’émotion au moment de poser sa question. Souffle coupé et mots qui s’embrouillent… Respirer…. Retrouver son calme et enfin …oser !
A la librairie, mercredi, les enfants scandaient son nom quand nous sommes arrivés. Ils avaient choisi leurs livres avec soin. Ils ont vu naitre de belles dédicaces, ils sont repartis heureux et fiers. Et puis il y a eu ces deux enfants. Ils ont discuté entre eux, longtemps. Pour finalement réunir leurs pièces et s’acheter un livre que ni l’un ni l’autre ne connaissait. Une histoire à découvrir. Une surprise. Un livre en garde partagée….
Samedi, à l’atelier, les quatre heures ont filé… il y avait tant à se dire et à partager !
Alex a invité les enfants à aller cueillir des petits trésors au jardin. Ces détails précieux qui pourraient faire une histoire. D’une feuille de papier et d’un coup de ciseaux, il leur a appris à fabriquer un petit livre. Ce jour là, il y avait à nouveau plein de sourires. Mais des plis de concentration sur les fronts, aussi.
Les quatre heures ont filé… il y avait tant à se dire et à partager !
Il a fait naitre des envies, j’en suis certaine. Envie de (re)lire ses livres. De fabriquer des petits livres aux couvertures en paquets de purée mousseline. Envie d’imaginer. D’écrire. Parce qu’au fond « Un livre ça ressemble à une fleur. Au début c’est une graine. Après elle pousse et elle devient une fleur».
Et qui sait…certains deviendront peut-être écrivains de lettres d’amour, contre des desserts à la cantine…
Pour ces jours heureux partagés… Merci Alex.
Et puis pour ces mots là aussi :